Présentation de la Socio-Esthétique
De tout temps l'Homme a cherché à améliorer son apparence, pour séduire, pour diriger, pour le culte de ses croyances, pour communiquer... par le biais de l'habillement, maquillages divers, ou encore des transformations volontaires du corps (ex: femme girafe en Thaïlande, scarifications culturelles, tatouages, etc.). Nous sommes des êtres de "vues".
Progressivement l'Homme a constaté que la préservation de ce besoin était une aide précieuse pour réagir face à une situation difficile telle que la maladie, le vieillissement, les problèmes sociaux et familiaux.
Métier né en 1960 en Angleterre sur un service d'oncologie puis en psychiatrie, la socio-esthétique apparait en France en 1963 quand Jenny Lascar a été la première esthéticienne à intervenir en milieu hospitalier. En effet, pendant la dépression d'une amie, elle décide de venir lui prodiguer des soins d'esthétique pendant son hospitalisation pour l'aider, la soutenir. Elle constate alors avec les soignants les bienfaits de ses interventions et les besoins des autres patients.
La socio-esthétique est la pratique professionnelle des soins esthétiques auprès de populations souffrantes et fragilisées par une atteinte de leur intégrité physique (maladie, accident, vieillesse, etc.), psychique (maladies mentales, addictions, etc.), et/ou en détresse sociale. C'est un soin de support au même titre que le diététicien, le kinésithérapeute ou tout autre intervenant auprès d'un patient, d'un résident.
Cette technique nécessite une maitrise professionnelle du métier d'esthéticienne et de ses techniques telles que:
- les soins du visage,
- le maquillage,
- les modelages de bien-être de tout le corps,
- les épilations,
- l'entretien et l'embellissement des ongles des mains et des pieds.
Il est nécessaire d'avoir également des connaissances en cosmétologie, sur les interactions possibles entre les traitements et les produits cosmétiques, ainsi que des connaissances en dermatologie. La socio-esthéticienne doit apporter une observation, une écoute, de l'empathie, du respect et de la bienveillance auprès des personnes bénéficiaires des soins.
A travers ces différents soins elle apporte une amélioration esthétique immédiate de l'aspect de la peau, des phanères et de l'enveloppe corporelle tant au niveau esthétique (hydratation, éclat, mise en beauté) que physique (confort, apaisement, douceur), mais aussi au niveau psychologique (bien-être, détente). En plus de sa technicité, la socio-esthéticienne pratique des soins de manière enveloppante, rassurante. Elle utilise un toucher corporel bienveillant, indolore, non-médicalisé, qui permet à la personne fragilisée de se l'approprier elle-même, dans la manière de prendre soi d'elle.
Un soin de socio-ethétique offre un espace et un temps pour échanger et partager, c'est un temps que l'on s'accorde, une pause, un temps pour soi, pour se retrouver, pour réapprendre à s'aimer, un moment de bien-être, un moment de détente, de confort et d'estime de soi. Grâce à ses qualités d'écoute et sa disponibilité, la socio-esthéticienne crée une relation de confiance. Elle a un regard non-médicalisé qui redonne à la personne fragilisée son identité d'Homme et de Femme.
L'action de la socio-esthéticienne vise à:
- améliorer le bien-être de la personne en état de souffrance,
- favoriser l'acceptation de son image corporelle,
- valoriser l'image de soi,
- redonner une identité via le toucher
- reprendre confiance en soi,
- redonner du plaisir,
- aider à retrouver l'importance de certains besoins,
- rassurer,
- recréer du lien social,
- stimuler l'envie de s'occuper de soi,
- accepter le regard des autres,
- trouver du réconfort face à la solitude, à l'angoisse, à la mort,
- "réparer" en prenant soin du corps abimé,
- effacer, atténuer ou cacher les marques, cicatrices par un maquillage ou des astuces,
- apprendre à s'aimer, à se regarder avec bienveillance,
- apprendre aux personnes à adapter les cosmétiques en fonction de leurs besoins.